Le mémorial de l’internement et de la déportation
à Compiègne
Connaissez-vous l’histoire, voire même l’existence, du camp de Royallieu ? Il a pourtant été l’un des camps d’internement les plus importants de France pendant la 2eme guerre mondiale, après celui de Drancy. Il était aussi le seul entièrement administré par la Wehrmacht. 50.000 personnes ont transité ici avant d’être envoyé dans les camps de concentration et d’extermination nazis. Plus de la moitié n’en sont jamais revenus.
C’est à coté de Compiègne, dans cette ancienne caserne militaire de 1913, que les allemands ont installé l’un de leurs camps d’internements destinés à tous ceux qui semblaient dangereux pour eux : militants communistes, gaullistes, auxquels s’ajoutaient juifs, ressortissants de pays en guerre avec l’Allemagne ou encore condamnés de droit commun. C’est aussi de ce camp – le Frontstalag 122 – que les premiers déportés ont été envoyés à Auschwitz le 27 mars 1942.
D’une superficie de 22 hectares, le camp comportait 24 baraques de 60 mètres de long sur 15 de large dont il ne reste que 3 debout. Devenu aujourd’hui le Mémorial de l’Internement et de la Déportation, le musée retrace le douloureux passé de ce site. Vous découvrez, à travers de nombreux documents, bandes sonores, films, frise ou tables holographiques, la vie des hommes et des femmes qui étaient internés ici. Mais également ce qu’il advenait d’eux lors des convois ferroviaires qui partaient de la gare de Compiègne.
La visite des lieux vous permet également de mieux comprendre son histoire : le jardin, les arbres, le tunnel d’évasion, découvert par hasard pendant les travaux, et la chapelle œcuménique pour ceux qui souhaitent se recueillir. C’est un lieu émouvant qui reste le témoin des heures les plus affreuses de l’Histoire.
Mémorial de la Clairière de l'Armistice
La joie de la victoire
Territoire au cœur de la Grande Guerre, département stratégique – dernier rempart avant Paris -, l’Oise fut aussi le premier département à redevenir français et accueillit la signature de l’armistice à Compiègne, qui devient alors le symbole de la Victoire et de la Paix.
La clairière dite « de Rethondes », tranquille place au coeur de la forêt compiégnoise, est soudain entrée dans l’Histoire, symbolisant aux yeux du monde entier la fin des hostilités de la Grande Guerre, le terme de quatre an- nées d’un conflit effroyable.
Nous sommes dans la nuit du 10 novembre 1918, le wagon de chemin de fer, utilisé par le Maréchal Foch comme wagon bureau, stationne depuis le 7 novembre au soir sur une double voie ferrée que l’artillerie française avait aménagée durant la guerre.
Le Maréchal y reçoit les Allemands le 11 novembre à 2h15, qui acceptent de signer l’armistice à 5h15. L’accord prend effet « le 11e jour du XIe mois à 11 heures précises. »
Si le wagon original n’est plus, détruit sur ordre d’Hitler après l’armistice vengeur de 1940, son jumeau ne cache rien de l’instant crucial et révèle où étaient placées les différentes personnalités au moment de la signature. À côté du wagon, le musée mémorial de l’armistice abrite près de 800 photos stéréoscopiques en noir et blanc, saisissants témoignages de la vie des poilus, de la mobilisation, de Verdun, de la fête de la Victoire.
On y mesure l’ampleur de l’espoir qui renaît de mener à nouveau une existence paisible, dans la conviction que cette guerre sera la Der des Der…
Musée de la figurine historique
Grande Guerre et mini-soldats !
Étonnantes! Du haut de leurs 6 à 20 cm, elles accomplissent l’exploit d’immerger le public au cœur de l’histoire de France, de l’Antiquité à la Seconde Guerre mondiale. Figées dans la rigueur historique des reconstitutions mais tellement vivantes, les quelques 150 000 figurines de ce musée de sculptures miniatures a bien largement de quoi régaler petits et grands. Une leçon d’histoire et un émerveillement.
Louis Risacher, rencontre des problèmes pour faire démarrer le moteur de son Spad VII, Guynemer, impatient décolle sans attendre, à bord de son Spad XIII. Abattu par un avion allemand en Belgique, son corps ne sera jamais retrouvé.
ntre 1901 et 1927, deux legs importants d’Alfred Ternisien et d’Arthur de Marsy permettent de réunir 30 000 figurines à l’Hôtel de ville de Compiègne. La collection ne cesse de s’enrichir et le musée de la figurine historique est créé en 1949. Il prend de l’importance, bénéficie d’une grande rénovation et possède aujourd’hui plus de 150 000 pièces que ses modes de présentation pertinents rendent particulièrement parlantes.
Autre point fort : le musée propose des ateliers ludiques aux enfants.
Quand l’Histoire se grave sur les murs
au musée Serge Ramond
Visitez le musée la Mémoire des Murs – Serge Ramond, à Verneuil-en-Halatte, et plongez au cœur des préoccupations des combattants de la 1ere et de la 2eme guerre mondiale ! Ici, on ne vous raconte pas ces temps de guerre à grands renforts de reconstitutions visuelles et sonores. Non, non ! On vous permet de « revivre » le quotidien des soldats qui vivaient dans les tranchées, au travers des graffitis qu’ils ont gravés dans la pierre.
A quoi pensaient-ils ? De quoi rêvaient-ils ? Quelle était leur vie ? Vous le découvrez en regardant les témoignages des soldats français, anglais, américains ou allemands qui ont vécu l’enfer. Mais aussi ceux que les prisonniers de la Gestapo ont laissé lors de la guerre de 39-45. Que ressentaient-ils ? Quels étaient leurs espoirs ?
Serge Ramond est un archéologue, ethnologue et spéléologue passionné de graffitis. Il a collecté pendant plus de 40 ans de nombreux témoignages écrits – textes, dessins, sculptures – qu’il a regroupé dans son musée. Ce que vous découvrez, ce sont donc bien des milliers de moulages des œuvres laissées sur les murs par les poilus. Comme par exemple des graffitis annonçant la présence d’un poste de secours ou rendant mémoire à un combattant décédé ; des sculptures représentant Marianne, Clemenceau ou encore des femmes dénudées. Sans oublier ces étranges témoignages de soldats américains qui avaient en guise de signature indiqué leurs noms et adresses aux états unis.
Les témoignages présentés proviennent en grande majorité de la carrière Martial, refuge des soldats allemands en 14-18. La Picardie comptait en effet de nombreuses galeries souterraines dans le Noyonnais et le Soissonnais et aux Chemins des Dames. Des lieux dans lesquels vivaient les soldats de tout bord.
Bref, c’est un endroit à ne manquer sous aucun prétexte si vous voulez découvrir le quotidien des combattants de la première guerre mondiale.
Les carrières de Montigny
à Machemont
Situé à quelques kilomètres de Noyon, ces anciennes carrières de pierre ont eu plusieurs vies. Elles ont d’abord servi au 18e et 19e siècle à l’extraction de la pierre de taille dont l’architecte Haussmann avait besoin pour construire Paris. Elle abritait alors les carriers et leurs familles qui vivaient dans des maisons troglodytes.
Puis, durant la 1ere guerre mondiale, elles ont servi de base de repos aux soldats français qui se sont installés ici dès septembre 1914, après la fixation de la ligne de front. Pourquoi ? Avant tout, il faut savoir que les soldats français changeaient de poste tous les huit jours. D’abord, il y avait la première ligne dans les tranchées. Puis le soutien, à proximité. Et enfin, le repos à l’arrière. Et c’est pendant ces périodes de relâche qu’ils vivaient dans cette carrière.
Beaucoup de régiments ont transité par ce site et certains soldats y sont même venus durant toute la guerre. En moyenne, 500 soldats les occupaient en permanence et ce chiffre est monté jusqu’à 1000 au plus fort des combats. Ils vivaient dans les galeries souterraines et les maisons de carriers. Ils avaient installé des cantonnements, des postes de commandement, des postes de secours, des cuisines ou encore des chapelles. Et également un hôpital militaire.
La présence des poilus est encore bien visible aujourd’hui. Vous y trouvez des graffitis, des sculptures, des vieilles chaussures à clous et même des os abandonnés par des bouchers. C’est donc tout un pan de notre histoire que vous découvrez en visitant ces carrières.
Les Carrières de Montigny sont rattachées au « Musée Territoire 14-18 » qui relate l’histoire des populations de l’époque. Elles se visitent de juillet à septembre, du mercredi au dimanche à 14h et 16h.
Le musée de l’aviation
À Warluis
Que vous soyez passionné ou simplement curieux de découvrir les avions de la seconde guerre mondiale, le musée de l’aviation de Warluis est le lieu à visiter. Situé à côté de Beauvais, le musée comprend une collection authentique de plus de 1000 objets et 1600 photographies et documents de l’époque, étalé sur plus de 1000 m2.
Il comprend également quelques beaux avions comme un Fouga Magister, construit à un peu moins de 1000 exemplaires puis utilisé ensuite par la patrouille de France, un mirage F1 ou encore un hélicoptère de type « Gazelle ».
Certaines pièces, très rares, sont exceptionnelles et la collection ne fait que s’agrandir. Elle est d’ailleurs unique en France !
Les pièces présentées sont classées par origine géographique. Dans le secteur français, vous découvrez des pièces, des maquettes et des documents photographiques. Dans le secteur anglais, ce sont des maquettes, des équipements de pilotes, et un tableau de bord de Spitfire. Dans le secteur américain, vous découvrez des maquettes, un tableau de bord de B17, une hélice de C47, un tableau de bord de B25 Mitchell et des affaires personnelles d’aviateur U.S.A.A.F. Enfin dans le secteur allemand, outre les maquettes et le tableau de bord / pièces de ME109, vous pouvez également voir une bombe volante V1 restaurée.
Dans un dernier espace, 7 moteurs de diverses origines sont présentés : allemande, américaine, anglaise et française.
C’est une histoire de passion : celle de Jacques Maillard, à l’origine de ce musée, mais également celle des pilotes de ces engins qui ont été au cœur de la tragédie de la Seconde Guerre mondiale. Car derrière ces carlingues, il y avait des hommes, des héros !
Le musée se visite de mars à novembre de 14h à 18h.
L’abri du Kronprinz
à Nampcel
Septembre 1914. Le village de Nampcel est situé sur l’arrière-front allemand, à moins de 3 km de leurs premières lignes. Rapidement, l’armée allemande y construit un Poste de Commandant pour faire face aux troupes françaises : un Bunker, situé dans un sous-bois, et enfoui à la base du versant abrupt du plateau. Un emplacement judicieusement choisi qui le protégeait des tirs directs de l’artillerie, et peu visible de l’ennemi.
A l’intérieur, tout le confort nécessaire aux généraux et officiers supérieurs allemands : électricité (groupes électrogènes) et cheminées (traditionnels grands poêles bavarois). Mais également de vastes pièces surmontées par une terrasse blindée : salle à manger, bureaux, chambres, … et 3 abris souterrains. Il faut dire que les fortifications allemandes étaient très sophistiquées durant la Grande Guerre !
Les abris du Kronprinz étaient généralement construits avec des pierres provenant des maisons détruites. Et l’intérieur des pièces était lambrissée de noyer et garnies d’un important mobilier volé dans les maisons cossues des alentours. Lorsque les soldats américains de la 77ème U.S. ont pénétré dans ce fort, ils ont été ébahis devant le butin qu’ils découvraient : des armoires à glace, des bars débordant de vins fins, de schnaps, de havanes, des baignoires avec eau chaude et eau froide. Au dehors, des parterres de fleurs, des potagers, des pistes de boules … tout ce luxe à quelques centaines de mètres du front.
Pour la petite histoire, l’origine du nom viendrait du fait que l’armée allemande était sous le commandement du prince héritier de l’empire d’allemande, le kronprinz de Bavière. À son intention, l’armée allemande avait construit une série d’abris qu’il pouvait utiliser au besoin pour établir son poste de commandement. Il n’en existe que trois autres exemples en France et en Belgique.
Bien qu’entièrement restauré, l’abri ne possède plus son mobilier d’origine. Il se visite toute l’année.