La Clairière de l'Armistice

Un haut-lieu symbolique

La clairière dite « de Rethondes », tranquille place au coeur de la forêt de Compiègne, est entrée dans l’Histoire le 11 novembre 1918, symbolisant aux yeux du monde entier la fin des hostilités de la Grande Guerre, le terme de 4 années d’un conflit effroyable. Le Maréchal Foch y reçoit les allemands le 11 novembre à 2h15, qui acceptent de signer l’armistice à 5h15. L’accord prend effet « le 11ème jour du XIème mois à 11 heures précises ».

Elle sera de nouveau dans l’histoire nationale au cours de la 2nde Guerre mondiale car c’est ce même lieu qui sera réemployé en 1940 pour un nouvel armistice, mais cette fois-ci, celui de la revanche allemande. Par cet acte, et la destruction de la Clairière ordonnée par Hitler venu sur place le 21 juin 1940, on comprend que la 2nde Guerre mondiale est la conséquence de la Première qui n’a rien résolu des antagonismes européens d’alors.

Mémorial de l'Armistice en forêt de Compiègne
© b.teissedre

...Symbole de la liberté

« Ici, le 11 novembre 1918, succomba le criminel orgueil de l’empire allemand VAINCU par les peuples libres qu’il prétendait asservir », voici la phrase sculptée sur la « dalle vengeresse » au centre de la Clairière.

Clairiere-Armistice
© Cap Régions Éditions

Le célèbre wagon

Sur l’ordre d’Hitler, la Clairière fut détruite en juin 1940 et le wagon historique n° 2419 D fut emporté en Allemagne et brulé, à Berlin, à la fin de la seconde guerre mondiale. Le Musée de l’Armistice est reconstitué en 1950, à l’exception du wagon qui est remplacé par une voiture similaire. Des aménagements successifs permettent aujourd’hui de découvrir 4 salles dédiées aux deux grands conflits mondiaux. 

Le musée

Le Mémorial propose aux visiteurs un parcours ludique et pédagogique moderne, menant d’une guerre à l’autre et permettant de faire le lien entre les armistices de 1918 et 1940. Il offre entre autres, une mise en scène nous projetant dans l’ambiance de l’aube et une salle de projection cinéma 3D, au service de l’émotion, offrant des témoignages immersifs.

Mémorial de l'Armistice en forêt de Compiègne
Mémorial de l'Armistice en forêt de Compiègne

La Paix saluée

Cette sculpture monumentale, réalisée par l’artiste Clara Halter est une alliance où sont gravées 52 traductions du mot Paix, en lettres d’or. La Paix saluée dans toutes les langues… Une tonne et demie de bronze patiné face à l’emplacement du wagon de Foch. Un cercle parfait de 3,50 mètres de diamètre, une plénitude, une invitation à la sérénité. Une façon magistrale de souligner que les nations peuvent toujours faire le choix de s’allier pour promouvoir la paix.

 

Question pour Jean-Yves Bonnard, Historien

Quel est pour vous l’épisode de la Grande Guerre le plus marquant dans l’Oise et pourquoi ?

Sans nul doute, la signature de l’armistice en forêt de Compiègne, le 11 novembre 1918 : un événement qui a eu et a toujours une résonance mondiale. L’explosion de joie dans toutes les communes de France n’exprime pas seulement le plaisir d’avoir gagné la guerre, mais aussi et surtout que celle-ci s’arrête. Tous les regards se sont alors portés sur ce petit coin de Picardie, une clairière noyée dans la forêt, à proximité des villes martyrisées. Cet événement est d’autant plus marquant pour l’histoire nationale que le même lieu a été réemployé en 1940 pour la signature d’un nouvel armistice, celui de la revanche allemande. Par cet acte, et la destruction de la Clairière ordonnée par Hitler venu sur place le 22 juin 1940, on comprend que la seconde guerre mondiale est la conséquence de la première qui n’a rien résolu des antagonismes européens d’alors.